Règles à respecter pour pérenniser un groupe.


Il y a deux types d'associations :

Les premiers recrutent par information, et il suffit de payer une cotisation pour adhérer.
Les seconds recrutent par cooptation. C'est ce qu'on appelle clubs privés, parmi lesquels les clubs service sont les plus nombreux

Un club de ce type, tel le Rotary, représente un groupe homogène, puisque les critères d'entrée sont communs à tous. Un groupe s'enrichit aussi de ses différences quand elles sont de nature à ouvrir un horizon d'intérêt profitable au groupe. Un groupe pratiquant la cooptation est un ciment durable, puisque l'admission ne se fait qu'avec l'assentiment de tous.

Le premier groupe durera tant que la justification de son existence demeure, ou que les adhérents trouvent dans leur participation financière la contrepartie suffisante au sein de l'association. Plus l'association est nombreuse, plus elle obtient de moyens financiers pour se développer et rayonner. La qualité des membres passe après le coût annuel d'adhésion.

Le second groupe auquel nous appartenons procède d'un autre fonctionnement. Nous privilégions un esprit de corps, de famille. Certes, les cotisations ont une importance, mais les personnes du groupe ne peuvent vivre ensemble leur engagement qu'avec des liens d'amitié, et éprouver le plaisir renouvelé de se rencontrer, de se fréquenter, de partager les liens privilégiés que l'habitude et les projets communs ont suscités.

C'est la raison pour laquelle l'assiduité tient une importance forte, car elle assure et cimente la cohésion. Le Rotary-club, en l'occurrence, est groupe fragile. C'est le revers de la médaille. Peu de chose suffit à en altérer le climat :

Manque de recrutement
Manque d'implication parce que peu d'intérêt sur les buts.

Une association doit se régénérer puisque les hommes passent, mais le groupe doit demeurer. Il doit maintenir au moins ses effectifs et au mieux, avoir une expansion.
En revanche, il périclitera s'il n'assure pas à terme le maintien du nombre de membre suffisant à son fonctionnement. Ceci relève du recrutement, ainsi que du manque d'implication préjudiciable au dit fonctionnement. Ces deux causes altèrent le bon fonctionnement du groupe par rapport à ses actions et à ses statuts. Tout au moins le groupe réduit progressivement sa " voilure ", mais l'esprit et l'amitié sont maintenus.


Manque d'assiduité.
Conflit interne, ou d'intérêt
Mauvais recrutement

Plus grave paraissent les autres causes qui touchent à l'égrégore du groupe. Le manque d'assiduité laisse supposer qu'on ne se trouve plus aussi heureux de retrouver ses amis. Le manque d'assiduité est un engrenage fatidique, car il éloigne y compris en pensée celui qui manque à l'appel, distendant progressivement les liens affectifs qu'il a pu créer avec le groupe.

Une famille en désaccord, ou seulement quelque uns de ses membres, provoque un malaise de nature à faire s'éloigner ceux qui viennent hebdomadairement trouver le plaisir d'être ensemble. Les conflits internes quels qu'il soient sont à éviter. On devrait se poser la question de savoir pourquoi surviennent dans un club de tels problèmes. Ce pourrait être simplement que les membres en question n'avaient pas les qualités requises, c'est-à-dire un mauvais recrutement. On entre au Rotary quand on est accepté par l'ensemble des membres, sous peine de risquer le rejet du " greffon " ultérieurement, avec les séquelles laissées dans le club. C'est la raison pour laquelle tous les clubs fonctionnant en cooptation veillent à ce que l'acceptation d'un nouveau membre soit la plus totale. Afin de préserver la susceptibilité d'un parrain, le mode de manifestations d'opposition est confidentiel et écarte ainsi des mesures éventuelles de rétorsion.

Les questions à se poser avec sincérité et dans l'intérêt commun avant d'entériner une présentation de membre sont les questions suivantes :

Correspond il aux critères d'admission du Rotary : Classification professionnelle, Activité dans la cité ?

Est on sûr de ses qualités morales ?

Quelles sont ses motivations profondes ?

Ai-je envie de m'en faire un ami ?


Si 3 réponses ne sont pas clairement positives, il ne faut pas donner son accord à un tel recrutement.



Il y a toujours une certaine part d'arbitraire dans la cooptation, mais c'est la seule règle qui garantit ensuite la cohésion du groupe. Il faut en accepter les imperfections, et ne pas demander après un refus des explications qui seront inévitablement embarrassantes.



François Lorre