Le 20 octobre 2000

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Monsieur Daniel Leroy

Issu d’une famille " de courses ", à  5 ans il était déjà sur un cheval.

Ensuite il a fait des cascades pour le cinéma, puis a été apprenti jockey chez le propriétaire de la Suze. Ce qui l’a conduit naturellement ……… ; a faire l’Ecole Centrale d’Electronique, et une carrière durant 15 ans chez IBM.

Il monte ensuite une société de conseil, qu’il revend pour racheter une écurie de course en difficulté, qui représente 50 chevaux, et 12 personnes.

Le texte de la conférence qui suit, est issue du compte rendu fait par le RC de Paris.

Le cheval est particulier, souvent méconnu, parfois pour le néophyte et pourtant passionnant. Je vais essayer, pour vous le faire mieux connaître, d'en analyser brièvement les divers "Acteurs".

LES CHEVAUX.

Il m'apparaît normal de commencer par le plus noble: le cheval, dont on m'a récemment donné une excellente définition:

Ceci est tout particulièrement vrai pour les chevaux de pur-sang qui courent et sont de véritables athlètes, que l'on pourrait comparer à des "Formule 1 " !

Il y a aujourd'hui en France plusieurs milliers de chevaux (de promenade, de concours, de dressage, militaires, ... ) et, bien entendu, de courses. Je ne parlerai que de ces derniers, sans évoquer les trotteurs, qui ne sont pas mon propos et que je connais assez mal.

Retenons donc les chevaux de pur-sang, race noble, et les AQPS (autre que le pur-sang). À leur naissance, ce sont des Foals, aussi attendrissants que "Bambi" ! À 18 mois, ce sont des Yearlings, ensuite jusqu'à 3 ans des poulains ou des pouliches, ensuite des mâles (chevaux entiers) ou des hongres (chevaux castrés).

On peut commencer à les faire courir en plat à 2 ans pour l'obstacle, mieux vaut attendre 3 ou 4 ans, que le squelette soit mieux formé et plus solide.

Il y a en France actuellement, environ 15.000 chevaux de courses (PS et AQPS) répartis entre les Centres d'entraînement de Chantilly (Chantilly, Lamorlaye, Gouvieux, Avilly Saint Léonard - environ 4.000 chevaux). Maisons-Laffitte (environ 1.000 chevaux) et la province (environ 10.000 chevaux).

Le prix d'un pur-sang peut varier de 5.000 à plusieurs millions de francs, parfois de Dollars...

LES ÉLEVEURS

bulletOn compte en France plus de 12.000 éleveurs, implantés pour la plupart sur les terres de Normandie. Ils vivent de la vente de leurs produits et des primes à l'éleveur. Ces dernières leur sont versées durant toute la carrière de courses des chevaux qu'ils ont élevés et représentent des pourcentages significatifs.
bulletLes éleveurs n'ont en général que des poulinières (parfois un ou plusieurs étalons) et font appel à des étalons privés ou des haras nationaux.
bulletLes coûts des saillies varient de quelques milliers de francs à plusieurs centaines de milliers de francs, ou plus. Un étalon saillit raisonnablement de 45 à 50 juments par an, et ce parfois durant près de 20 ans. C'est pourquoi les plus chers, jusqu'à plusieurs dizaines de millions de francs), sont généralement syndiqués par "Parts".

LES PROPRIÉTAIRES

Il n'existe plus aujourd'hui en France que quelques très rares "Gros propriétaires" (une dizaine), et plusieurs milliers de petits propriétaires (un a au maximum une dizaine de chevaux, et parfois seulement une ou deux "Pattes"). Langage qui choque un homme de cheval, car un cheval n'a pas de pattes, mais des jambes et pas de gueule, mais une bouche...

En revanche, de nombreux propriétaires étrangers, et particulièrement les Arabes (certains ont plusieurs milliers de chevaux de courses) viennent courir en France les grandes courses richement dotées.

Par le passé le cheval de course était considéré comme un plaisir noble, certes, coûteux, dont les propriétaires pouvaient assurer la charge. Si l'on gagnait, tant mieux, mais ce n'était pas le but.

Il en est malheureusement tout à fait différemment aujourd'hui, car certains ne considèrent le cheval que comme une machine à faire de l'argent. Qu'importe que le cheval boite... il doit courir...

Le prix de revient annuel d'un cheval de courses est de l'ordre de 120 à 150.000 francs en région parisienne (un peu moins en province) car il faut prendre en compte la pension (hébergement, nourriture, entraînement) plus les coûts de maréchal ferrant, de vétérinaire, de dentiste, de radios, d'analyses de laboratoires, de déplacements des chevaux en province, etc ... )

À moins d'avoir un très gros effectif, heureux doit être celui à qui ses chevaux ne coûtent rien ou peu d'argent

LES PROFESSIONNELS DES COURSES

La structure en personnel d'une écurie de courses est la suivante :

L'ENTRAINEUR

C'est le "Patron" et tout son art réside en la bonne analyse des chevaux (de courte ou longue distance, de terrain léger ou lourd, de plat et/ou d'obstacles, ... et au choix qu'il effectue pour acheter ou conseiller l'achat des chevaux). C'est assez souvent un ancien jockey.

C'est un véritable Chef d'Entreprise, rémunéré par les pourcentages des prix gagnés par les chevaux qui sont confiés à son entraînement. Par le passé, un entraîneur pouvait vivre sur un léger bénéfice sur les pensions facturées à ses propriétaires. Ceci n'est plus le cas aujourd'hui; si un entraîneur ne gagne pas de courses, il doit mettre la main à la poche pour vivre.

Trois licences d'entraîneur différentes existent:

bulletPermis d'entraîner. ses propres chevaux et limité à 5 chevaux.
bulletEntraîneur privé : autorisé à entraîner un nombre non limité de chevaux appartenant à un seul et même propriétaire.
bulletEntraîneur public : autorisé à entraîner un nombre non limité de chevaux pour un nombre non limité de propriétaires.

On compte en France environ 3.200 entraîneurs, dont 5 à 600 entraîneurs publics.

LE "PREMIER GARÇON"

C'est l'assistant direct de l'entraîneur, responsable de l'Écurie en l'absence de son patron. Il tient un rôle de première importance.

LE "GARÇON DE- VOYAGES"

Il est responsable des chevaux en déplacements, soit lorsqu'ils vont aux courses, soit lorsqu'ils sont en meeting loin de l'Écurie (pour les parisiens : Deauville, Cagnes, Pau, ... ) En ce cas, il est responsable de l'Écurie pour les chevaux en déplacement sous ses ordres.

LES "LADS"

Ce sont des employés qui assurent l'entretien des chevaux et pour la plupart montent à cheval le matin. Actuellement, on compte un pourcentage très élevé de filles qui tiennent ces postes, bien que cela soit un métier physiquement très dur (journées débutant très tôt le matin, et à tenir par tous les temps).

LES "JOCKEYS D'ENTRAINEMENT"

Ce sont pour la majorité des jockeys qui n'ont pas ou mal réussi, très souvent pour de simples questions de poids. Ils entraînent alors les chevaux le matin (galop ou obstacles) et peuvent parfois monter en courses l'après-midi. Ils sont ou bien salarié d'une Écurie, ou montent "au lot" c'est-à- dire payé pour chaque cheval qu'ils ont monté chaque jour.

Le métier de Jockey est un métier difficile et surtout dangereux, particulièrement en obstacles. Les chutes en plat sont assez rares, niais par contre, souvent très graves ; en obstacles, les chutes sont très fréquentes, mais plus rarement très graves, car les chevaux vont moins vite et surtout sont plus "disséminés" sur les pistes.

Un Jockey d'obstacles est fréquemment en arrêt pour cause d'accident, un, deux ou trois mois, à chaque saison. Les décès ne sont malheureusement pas exceptionnels (dernier décès -. un jockey d'obstacles à Cagnes-sur-Mer en janvier 2000).

LE "PERSONNEL ADMINISTRATIF

Comme dans toute entreprise, un secrétariat et, en général sous traité, une fonction de comptabilité.

LES "JOCKEYS"

Il y a énormément d'appelés et très peu d'élus... Les "Vedettes" se comptent presque sur les doigts des 2 mains. (Ils sont alors très riches alors qu'encore très jeunes).

Avant d'être jockey professionnel, on est apprenti. Pour devenir professionnel, un apprenti doit gagner 70 courses pour un jockey de plat et 25 courses pour un jockey d'obstacles.

Les apprentis bénéficient d'une décharge, qui compense leur manque d'expérience (en effet dans les courses la règle d'Or est que " 1 kg = 1 longueur", ce qui signifie que théoriquement sur 1.000 mètres, si 2 chevaux de qualités identiques courent ensemble, celui qui porte 1 kg de plus arrivera 1 longueur derrière son concurrent).

Outre les jockeys apprentis ou professionnels il existe les amateurs ; Gentlemen Riders pour les garçons et Cavalières pour les filles. Des courses particulières leur sont réservées, mais ils peuvent toutefois monter n'importe quelle course s'ils satisfont aux conditions de poids, et aux conditions particulières de certaines courses.

Il existe en France 5.258 Jockeys dont 3.638 professionnels.

LES HIPPODROMES

Il en existe 262 en France répartis sur l'ensemble du Pays, dont 30 à 40 très significatifs dans les grandes villes.

Longchamp (Plat) et Auteuil (Obstacles) sont considérés comme les plus beaux au monde dans leurs spécialités respectives.

De très nombreux hippodromes de province n'ont que peu de réunions chaque année, et parfois une seule pour "La Fête au Village". Il existe même dans le nord un hippodrome de bord de mer où l'on court sur le sable à marée basse ...

Beaucoup d'hippodromes sont mixtes : Plat et/ou Obstacles et/ou Trot.

LES COURSES

Il y a en France des courses TOUS les jours de l'année, réparties sur 4 meetings correspondant aux 4 saisons

bulletPrintemps : meeting Parisien.
bulletÉté : meeting Deauville, Vichy. Automne : meeting Parisien.
bulletHiver -. meeting Cagnes sur Mer, Pau.

Sur une année, on compte plus de 2.250 réunions (1 réunion = 7 à 9 courses) totalisant près de 17.000 courses Les courses sont organisées par 260 Sociétés de Courses réparties sur 70 départements français.

Les meilleurs chevaux, les plus rapides, courent en plat. (Épreuve noble) Les chevaux qui vont moins vite courent en obstacles.

En obstacles, il existe

bulletDes courses de haies. Petits obstacles de 80 à 1 10 cm de haut, dont le train est rapide.
bulletDes courses de Steeple Chase dont les obstacles sont beaucoup plus gros et parfois énormes. (À Auteuil rivière des Tribunes, qui implique un bond de 8 mètres, le Rail Ditch and Fence, énorme haie précédée d'un gros tronc d'arbre, surnommé "le Juge de Paix").
bulletLes Steeples sont réservés aux chevaux à partir de 4 à 5 ans, car avant cet âge leur ossature et leurs tendons ne leur permettraient pas de supporter le choc de la réception au saut des obstacles.
bulletEnfin il y a le Cross Country, à l'origine réservé au saut d'obstacles naturels (Fossés, rivières, troncs d'arbres, etc ... ). Aujourd'hui ceci n'est plus tout à fait exact. Voire les Cross de Maisons-Laffitte ou Pau ... Les cross impliquent de longues distances (plusieurs km) et un train assez lent. C'est une spécialité, qui demande d'avoir un gros coeur, comme pour monter certains Steeples

DERNIERS ACTEURS

Le spectacle des courses intéresse chaque année 1,5 million de spectateurs en province et 1,4 million en région parisienne.

On estime à 8 millions le nombre de parieurs occasionnels sur les courses et à 1,5 million ceux qui sont réguliers. Les sommes engagées au P.M.U (Pari Mutuel Urbain) et P.M.H (Pari Mutuel Hippodrome) sont de l'ordre de 40 milliards chaque année ; plus de 90% du chiffre d'affaires de la Française des Jeux). Recettes pour l'État près de 6 milliards de francs...

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