« La genèse de la pensée Hitlérienne »

 C’est avec un talent certain de conteur que Jean Jacques nous relate les circonstances ayant pu amener Hitler à devenir ce qu’il fut.

Le sujet de la conférence traite davantage, au travers du personnage qu’a été Hitler, des dangers de la manipulation psychologique. 

Plantons le décor :

Né en 1889 d‘un père autoritaire qui en était à son troisième mariage, fonctionnaire des douanes sur la frontière Austro Allemande, aimant l’uniforme, Adolphe Hitler eut une enfance normale, c’est à dire dans la moyenne sur le plan de la scolarité. Très protégé par son père, il affiche une certaine sensibilité le portant vers les arts, et l’architecture.

Il arrive à Munich en 1913 et « galère » pour vendre des toiles. Il est qualifié de garçon poli, correct et un peu mystérieux, probablement intériorisé. Il a 25 ans. Il écrit à Louis III de Bavière, et obtint bien qu’autrichien de pouvoir s’enrôler dans l’armée Allemande. Il affiche une frénésie et une volonté de vaincre. De cet engagement militaire s’en suit une série invraisemblable de chances qui le conduisent durant la première guerre mondiale, à se croire choisi pour accomplir une tâche. Après notamment 5 assauts, véritable boucherie ou périront tous ses compagnons, il sauve la vie du commandant, acte qui lui vaudra la croix de fer de 1er classe. Nommé caporal il devient estafette. Il passe la guerre avec une « barraca » incroyable, mais blessé à la cuisse, il découvre l’univers des planqués de l’arrière, notant lors d’une permission à Berlin que tous les fonctionnaires sont Juifs et qui forme dans son esprit écorché une assimilation de : planqué = Juif. A cette conclusion s’ajoute le financement par Guillaume II auprès de Lénine du dégagement du front de l’est. Cet acte suscitant la remarque de Churchill « cette trahison à importé la peste »

Dans les tranchées il est victime du gaz « moutarde » qui lui fait perdre la vue. Il va la retrouver, et de nouveau redeviendra aveugle suite à l’abdication de Guillaume II, le 9 Novembre 1918.Toute la vie de Hitler va basculer avec les suites de cette cécité. En effet, Il sera soigné par l’hypnose. Deux méthodes s’opposent à l’époque : Celle de Freud et celle de Charcot. Il sera traité par un tenant du second, le docteur Forster qui va par l’hypnose lui faire surmonter son handicap. Interrogé ultérieurement, ce médecin ne livrera aucune information, se retranchant derrière le secret médical. Traumatisé par le gaz moutarde, il s’interdira de l’utiliser lors de la seconde guerre mondiale.

 A partir de cet instant, Hitler se révèle un autre homme. Il le dit dans Mein Kampf. Il est comme Jeanne d’Arc, il a eu une révélation. Il doit sauver l’Allemagne. Il est investi d’une mission divine.

Si à l’origine Hitler n’avait aucun à priori, il entame une croisade contre les Juifs et le Bolchevisme. C’est du reste un certain Capitaine Gutmann, juif, qui lui remettra sa croix de fer.

Sans s’en rendre compte, le docteur Forster a lâché un monstre, une bête. Peut on en vouloir à ce médecin qui a de bonne foi fait ce qu’il a cru nécessaire à la guérison d’un malade. Ce sont hélas les conséquences d’une manipulation psychologique préjudiciable à l’extrême puisque ses conséquences se compteront en 50 millions de morts.

Hitler se sent investi de façon divine de ce qu’il va faire, car tout se qui lui arrive le renforce dans ses propres convictions. La facilité des conquêtes territoriales dont la France en particulier, les multiples attentats manqués, jusqu’au dernier dans son bunker, ou il sera sauvé par une table.

C’est donc davantage l’engrenage psychologique dans lequel s’est retrouvé un homme à l’origine ordinaire, et qui en à fait un psychopathe à tendance hystérique, un fou furieux, auquel même le dernier carré de ses fidèles voulait mettre fin.

Retenons la leçon. Une manipulation peut avoir des conséquences catastrophiques, et faire basculer quiconque et particulièrement les esprits sensibles. Si la science en tirait leçon aujourd’hui, et reprendre la célèbre phrase : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » peut être tirerions enseignement du passé, et accepterions cette autre phrase qui reste hélas trop souvent d’actualité : « Qui n’a pas compris le passé est destiné à le revivre »

 Merci Jean Jacques pour cette exceptionnelle conférence, dite avec le talent d’un narrateur et sans notes. Nous aurions pu discourir longuement sur cet exposé, le temps nous manque trop souvent. La cloche était là pour nous rappeler au travail ou à d’autre préoccupations plus futiles.

Jean Jacques AUREL : le 16 nov 01