Le Bio terrorisme
Par Max Ducout
Faut il craindre le bio terrorisme ?
Sans tomber dans la catastrophe, il semble bien qu’il faille s’y préparer, comme
aux autres formes de terrorisme : nucléaire, radiologique ou chimique. Les
menaces biologiques constituent en effet l’arme idéale, car sans technologie
très poussée, cette arme peut causer des pertes considérables. Un vaste plan
d’information des médecins se met actuellement en place
Le 20 mars 1995 l’attentat au gaz Sarin a fait 5510 victimes dont 12 morts.
L’année suivante, une agression de type radiologique est perpétrée par les
Tchétchènes avec la menace de faire sauter une bombe sale ; le césium 137.
L’épisode de l’Anthrax aux USA en 2001 a contribué aussi à renforcer le risque
de catastrophe biologique.
On sait que l’organisation Al Qaida s’est intéressée aux techniques d’épandage
aérien agricole, et qu’il disposait en Afghanistan de 5 camps de formation
spécialisés dans les armes chimiques et biologiques. (Charbon, toxine botulique,
ricine) Des arrestations en 2003 à Londres ont confirmé l’avancement des travaux
concernant la ricine.
Nous sommes très vulnérables car concentrés dans des villes, et nous dépendons
pour notre nourriture, et nos déplacements de réseaux structurés également
vulnérables. Un acte terroriste discret consisterait notamment à la
contamination d’un aliment de grande consommation par un agent pathogène mortel.
Derrière le risque « NRBC », les menaces sont bien distinctes.
(Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique)
Facile à produire, et diffuser, mais difficile à détecter et à traiter. C’est
une arme attrayante. (Bacille du charbon, virus de la variole, agents de la
peste, du choléra, des fièvres hémorragiques, les toxines botuliniques,
entéroxites, les staphylocoques B, saxitoxines, ricine, et toxine diphtérique.
Pour ces types d’agression, la dissémination du germe peut se faire par
aérosolisation, contamination de réseaux d’eaux ou de la chaîne alimentaire,
infection d’animaux ou d’insectes, ou même par un kamikaze qui se serait auto
inoculé le germe.
Il y a deux catégories d’agents susceptible d’intéresser les terroristes : les
toxiques létaux et les neutralisants.
Dans les premiers figurent les toxiques généraux, des neurotoxiques
anticholinestérasiques (G tabun, sarin, soman, V.VX et A4), les toxiques
cellulaires (acide cyanhydrique, et chlorure cyanogène) les vésicants (ypérite
et lewisite) et les suffocants (phosgène)
Dans la seconde se classent les lacrymogènes, les sternutatoires et les
irritants.
Il s’agit principalement de risque radiologique, comme cela s’est déjà produit
autour du cesuim 137. De nombreuses sources radioactive « orphelines » existent
dans les pays en voie de développement. Elles ont été abandonnées, volées et
détournées de leur destination initiale et auraient des conséquences
catastrophiques sur les populations visées.
Que peut faire l’état devant cette menace ?
Dans le cadre de Vigipirate,
chaque ministère concerné définit ses modalités pratiques d’action de ses
services. Le ministère de la santé a pris la décision de stocker les produits à
risque et de développer les matériels de protection (couloirs de
décontamination, masques etc.) Ce coût est de 1, 50 euro par personne. Les
citoyen n’ont pas conscience du danger, notamment ceux et ils sont les plus
nombreux, à n’avoir connu aucune guerre.
Exemple : Une bombe sale explose au métro Châtelet. Les 80000 personnes
susceptibles d’être atteint vont se précipiter dans les hôpitaux les plus
proches, alors qu’il faudrait boucler le quartier et les diriger sur Notre Dame
pour procéder à leur décontamination. Il ne faut pas que les hôpitaux soient eux
même contaminés.
Le plan BIOTOX : Il s’agit de la
surveillance systématique de l’eau , de la désignation des hôpitaux de référence
et de la procédure d’alerte par des professionnels. De nouvelles procédures de
veille microbiologiques doivent permettre l’identification rapide des agents
infectieux
Le plan PIRATOX répond au risque
chimique. La distribution d’antidotes étant nécessaire, des doses de produit
sont désormais stockées en grande quantité dans différents lieux du territoire
national, ainsi que des « antidouleur »
Le plan PIRATOME est une réponse à
la menace nucléaire ou radiologique.. Mais il faut savoir qu’en matière de radio
contamination, l’urgence médicochirurgicale est absolue.
Les hôpitaux s’organisent. Depuis 1988, chaque établissement de santé est tenu
d’avoir un plan « blanc » afin d’organiser au mieux l’accueil soudain d’un très
grand nombre de victime. En 2002, une circulaire ministérielle leur demande de
compléter ce plan pour tenir compte des risques NRBC
En cas d’attentat terroriste NRBC, les médecins hospitaliers et libéraux
seraient mobilisés sur le champ pour prendre en charge les victimes et
identifier l’agent destructeur.
Imaginons par exemple qu’un individu place une source radioactive sous le siège
d’une rame du metro. Bien sûr, le kamikaze serait irradié, mais avec lui des
milliers d’autres voyageurs. On ne s’en apercevrait que bien plus tard. Ce sont
les généralistes qui se trouveraient face à des patients irradiés sans le
savoir, et face à des symptômes difficiles à identifier. Il faudrait plusieurs
jours et de multiples recoupements pour identifier l’agent responsable.
Depuis le 9 mars dernier, un système d’alerte des médecins s’est mis en place
par l’appel par SMS de ceux-ci. 100 000 médecins peuvent être contactés en 2
heures et répondre à l’appel.
Attaque de la variole : il faudra vacciner en masse, car éradiquée depuis 25
ans, les médecins actuels n’ont jamais connu cette maladie et auraient du mal à
la reconnaître. Des bacilles d’anthrax ont été dérobés aux USA et il en existe
un stock en Russie
Il faut une réserve de protection civile indique le professeur René NOTO. IL
faut former davantage les médecins et s’assurer aussi le concours des retraités.
Tel pourrait être une solution en cas de crise grave. Il faut que les
professionnels de santé apprennent comment assurer la survie immédiate, qu’ils
connaissent les procédures générales de triages et les principes de
coordination, qu’ils ^puissent s’intégrer au sein d’une chaîne médicale. Reste
qu’il faudra une solide persuasion de la part des responsables pour la mettre en
œuvre.
le 9 juillet 2004